dimanche 14 avril 2013

les caille



On a commencé à élever des volailles pour l’ornement dès le XVIIe
siècle.
Au début, il s’agissait essentiellement de ravir l’œil de l’aristocratie
dans les parcs ou les volières des châteaux. Plus tard, les volailles
d’ornement devinrent populaires, et les jardins botaniques ainsi que les
zoos en élevèrent pour attirer le public. Enfin, les éleveurs amateurs
s’intéressèrent à leur tour à ces oiseaux et en sélectionnèrent de nouvelles et somptueuses races.
Quand on parle de volailles d’ornement, la plupart des gens pensent
aux espèces colorées : les oiseaux d’eau comme les canards, les oies
et les cygnes, ainsi que les différentes races de poules. Chacun a déjà
vu ces oiseaux ou lu des articles ou des livres à leur sujet. Il y a encore
30 ans, les gens connaissaient les cailles par les versets bibliques
entendus à la messe (Exode, 16-13). De nos jours, ce récit est largement méconnu. Comme très peu de gens ont vu des cailles dans la
nature ou au zoo et que très peu d’ouvrages leur sont consacrés, elles
ne sont pas connues comme oiseaux d’ornement. Ce livre se propose
de combler cette lacune.
Entrez dans le monde passionnant des cailles. Il mérite votre attention



  1. LA CAILLE JAPONAISE OU CAILLE DOMESTIQUE

Coturnix coturnix japonica



La forme sauvage de la caille japonaise provient du Japon, de la Corée et des
territoires voisins au nord-ouest. Encore aujourd’hui, elle migre vers le sud à la
saison froide. C’est donc un oiseau migrateur, comme notre caille des blés européenne (Coturnix coturnix coturnix).
Au Japon, on l’élève depuis le
XIVe
siècle pour l’ornement, et depuis plus
de cent ans pour sa production d’œufs
abondante. Chez nous, outre sa fonction
d’ornement, elle est de plus en plus élevée (depuis une cinquantaine d’années)
pour sesœufs savoureux et sa chair délicate. La caille domestique est donc devenue une volaille de consommation.
Comme toutes les autres espèces,
les différentes races de cailles japonaises
peuvent être élevées en volière. Les indications données pour la caille de Chine
valent aussi pour la caille japonaise, avec
cette seule différence que cette dernière,
nettement plus grosse, demande plus
d’espace. L’existence de différentes races
colorées offre à l’amateur un centre d’intérêt supplémentaire. Généralement, la
caille japonaise n’est pas considérée
comme une sous-espèce de la caille des
blés (Coturnix c. coturnix), mais comme
une espèce à part entière, Coturnix
c. japonica. Dans le futur, les recherches
génétiques permettront peut-être de
déterminer le degré de parenté entre les
deux espèces
L’hérédité des couleurs 
chez les cailles

À mesure que la domestication progresse, de nouvelles colorations
apparaissent par mutation chez certaines espèces de cailles. Ces
mutations servent de base à la sélection de races colorées

  1. POUR MIEUX COMPRENDRE LA GÉNÉTIQUE



En introduction au monde complexe de la génétique, voici un résumé rapide
pour rafraîchir les notions apprises en cours de biologie. Nous commencerons
donc par une présentation volontairement simple et accessible de ce sujet aux
multiples facettes.
D’après les études les plus récentes, un être humain possède entre 20000 et
25000 gènes, répartis en 23 paires de chromosomes (sorte de filaments portant
les gènes). La caille japonaise possède 39 paires de chromosomes et le nombre
de chromosomes des autres espèces doit être du même ordre de grandeur. Tous
les chromosomes existent en paires. Pour chaque paire, les enfants reçoivent un
seul chromosome de chacun des parents. En effet, au cours de la reproduction,
les paires de chromosomes de l’adulte sont séparées par des processus complexes appelés mitose et méiose, et les cellules reproductrices (ovules et spermatozoïdes) contiennent un seul chromosome de chaque paire. Au moment de la
fécondation, les chromosomes des deux parents se combinent et les paires se
reconstituent dans l’œuf fécondé.
Chez les espèces traitées dans ce livre, on ne connaît pas de couleurs dont le
gène serait associé aux chromosomes sexuels (la paire de chromosomes qui
détermine le sexe), et donc nous ne nous occuperons pas de ce type de transmis sion génétique 
LES PERSPECTIVES
Il n’est donc pas si difficile de créer nouvelle lignée colorée. Mais il ne faut pas
cacher que nous avons affaire à deux espèces qui en sont au début de leur « évolution colorée ». Les choses sont donc encore relativement simples. Mais on voit
déjà que, à cause d’une sélection aléatoire (il ne s’agit donc plus de sélection au
sens strict du terme), apparaissent des lignées colorées dont on ne sait plus à
quel génotype les rattacher. C’est pourquoi nous conseillons au lecteur de se
concentrer sur les races colorées présentées dans les pages suivantes. Cela
vaut pour les deux espèces concernées.
Les exemples suivants montrent que cette évolution n’est pas près de s’arrê-
ter. Il existe maintenant des cailles naines Fauve (presque blanches avec les
yeux rouges — G. Oppenborn, communication personnelle). En 2003, j’ai vu sur
des marchés animaliers deux variantes perlées différentes, possédant des masques bien nets et dont les mâles aussi sont perlés. Des races Rousse et Jaune
sont encore en cours de sélection, mais nous les considérons dans ces pages
comme des races existantes, car le travail avance vite. L’évolution actuelle du
motif perlé vers un motif rayé laisse espérer l’apparition d’une palette entièrement nouvelle de colorations.
Chez la caille japonaise, une petite lignée Albinos existe dans un élevage allemand (D. Köhler, communication personnelle). Dans le même pays, un éleveur de
cailles pondeuses a eu une femelle Fauve il y a quelques années. On connaît aussi
des cailles pondeuses brunes, un peu plus claires que la race Foncée. Depuis
quelque temps apparaissent régulièrement des mutants dont les mâles sont plus
clairs et plus grossièrement tachetés que les écaillées dorées, mais avec la tête
rousse; le mécanisme de transmission de cette coloration n’est pas encore élucidé, mais on suppose qu’il s’agit d’une combinaison de Brun et de Doré.
L’apparition de nouvelles mutations est un processus complètement naturel que
l’on observe régulièrement dans nos élevages. Au nom de l’exhaustivité et pour
mettre à profit l’occasion qui nous est offerte par ce livre, nous présentons ici une
diversité de races colorées, y compris des variantes peu connues. Il faut toutefois
insister sur le fait que, chez toutes les espèces, il est important de conserver des
lignées de type Sauvage, car il est toujours avantageux de croiser des Sauvages
homozygotes avec des lignées colorées quand c’est nécessaire et possible
LES RACES COLORÉES 
DE LA CAILLE NAINE DE CHINE
C’est chez la caille de Chine que la sélection de races colorées est la plus intense.
Des standards existent, permettant de présenter les oiseaux dans les concours.
Sauvage
Très répandu, le type sauvage est certainement l’une des plus belles colorations. Il faut insister sur les zones du plumage touchées par les mutations, les
mêmes que chez les autres races colorées. Chez le mâle, cela concerne le masque, ce bandeau noir sur la gorge typique de l’espèce, ainsi que la poitrine bleue,
le ventre et le dessous de la queue rouges, enfin la tête et le dos, dont les plumes ont le rachis clair. Le dessous de la queue rouge est également typique des
mâles des autres races, à l’exception de la Blanche. Insistons sur l’importance
de ce caractère chez les races sans masque.
Chez la femelle, on remarque surtout le motif en écailles de la poitrine et des
flancs, presque noires sur un fond cannelle, ainsi que les rachis clairs. Ces deux
derniers caractères subissent de fortes variations. Malgré un aspect très diffé-
rent, elles sont causées par les mêmes mutations que celles du mâle. Les poussins sont roux foncé

















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